Après nos récents articles sur nos voyages en Asie, nous avons reçu quelques commentaires nous conseillant d’aller faire telle ou telle activité avec des éléphants. Merci des conseils les amis mais en voyageurs un minimum responsables, curieux et qui plus est soucieux de la condition animale, nous nous sommes renseignés avant d’envisager quoi que ce soit. Il ne nous a pas fallu longtemps pour découvrir une face cachée dont visiblement peu de touristes ont conscience. À peine arrivés à Ayutthaya nous avons rapidement croisé le chemin d’éléphants en vadrouille dans la ville. En les observant, nous avons vite remarqué que quelque chose clochait tous ces éléphants semblaient morts de l’intérieur, comme des zombies ayant perdu leurs âmes, tristes, déprimés. Pour satisfaire la demande touristique mais ce n’est pas la seule raison, tous ces éléphants ont dû être dressés. Mais apprivoiser une telle force de la nature et un être aussi intelligent n’est pas chose facile… La solution trouvée par les locaux est la violence, ou pour être précis, la torture. Mais comment font-ils ? Les éléphants sont pris en main par des mahouts des dresseurs dès le plus jeune âge 2-3 ans. La demande d’éléphanteaux est forte et la capture en milieu sauvage, bien qu’illégale, est très répandue. On anesthésie les éléphanteaux dans la nature et on chasse/tue tout éléphant qui voudrait venir le secourir. On estime que 4 éléphants adultes sont tués en moyenne pour chaque bébé attrapé. Ces éléphanteaux une fois capturés doivent être domestiqués et donc subir un rituel connu sous le nom de phajaan . Qu’est ce que le phajaan ? C’est broyer » l’éléphant. L’origine du phajaan vient de la croyance ancestrale que l’on peut séparer l’esprit d’un éléphant de son corps afin qu’il perde ses réflexes et son instinct naturel sauvage et être complètement sous le contrôle de l’homme. Cette pratique n’est rien d’autre que de la torture poussée jusqu’au point où l’éléphant accepterait n’importe quoi pour ne plus revivre ce moment traumatisant. On instaure dans leurs mémoires une peur irréversible de l’homme. Gravure d’éléphant domestiqué sur les murs des temples d’Angkor au Cambodge. Concrètement, les éléphants sont enfermés dans des cages exiguës et maltraités pendant de nombreux jours. Ils sont attachés, incapables de bouger le moindre membre, puis frappés à des endroits stratégiques… c’est-à-dire les endroits les plus sensibles où la peau est très fine articulations, oreilles, tête, joues… Pour les frapper, les dresseurs utilisent entre autre un bullhook ou goad. Cet outil ancestral ressemble à un marteau pointu ou plutôt un pic à glace. Lors de notre première rencontre avec des éléphants en Thaïlande on a vu un de ces outils de torture accroché sur l’oreille d’un éléphant. Comme si cela ne suffisait pas, pendant tout ce processus environ une semaine on maintient les éléphants éveillés, ils sont étouffés, électrocutés, affamés et assoiffés. Lorsque les dresseurs estiment que l’âme de l’animal a quitté son corps, ils lui accordent un peu de répit… Les éléphants sont alors entièrement soumis, la peur de l’homme gravée dans leurs mémoire pour toujours. Ils sont malléables et c’est le moment où le dressage commence avec les commandes de base, comme se diriger. Mais aussi l’apprentissage de tâches plus folkloriques destinées à égayer les touristes. On peut voir sur la tête de cet éléphanteau de nombreuses cicatrices du phajaan De nombreux éléphants ne survivent même pas à ce traitement, puisqu’environ 50% meurent pendant le phajaan. Sur la moitié qui reste en vie, une bonne partie d’entre eux devient fou ou garde des troubles de cette expérience… donc ils sont tués. La quasi totalité des éléphants domestiqués ont subi cette torture La vidéo suivante montre en quoi consiste le phajaan. âmes sensibles s’abstenir Après le phajaan, comment sont maltraités les éléphants ? Le phajaan n’est que le début d’un long processus qui continuera tout au long de la vie des éléphants. Les dresseurs ont pour habitude de donner des piqûres de rappel » aux pachydermes en les frappant à certains endroits pour leur rappeler qu’ils peuvent à tout moment revivre le phajaan. Dans la majeure partie des cas, l’éléphant a un point sensible voir une plaie constante sur lequel le dresseur appuiera de façon discrète. On voit bien le mahout planter son outil dans l’arrière du crâne de l’éléphant pendant le chargement des touristes Aujourd’hui les éléphants sont utilisés principalement pour trois activités les travaux, le tourisme et la mendicité. Lorsqu’ils font des travaux, les éléphants sont frappés et poussés jusqu’à l’épuisement pour être plus performants. En Thaïlande, les éléphants ont été très longtemps utilisés dans le milieu forestier. À cause de la déforestation, une loi a été votée en 1989 empêchant l’utilisation d’éléphants domestiques à ces fins. Les propriétaires de ces éléphants apprivoisés ont donc cherché comment pouvoir continuer à les exploiter pour gagner leur vie. Ils ont été reconvertis dans des activités touristiques ou dans la mendicité et le business grandit depuis sans relâche. Les éléphants mendiants sont emmenés en ville, où ils subissent l’agression urbaine et le stress. Dans le tourisme. Il y a la balade à dos d’éléphant mais aussi des activités encore plus ridicules comme des éléphants footballeurs, des éléphants peintres, des éléphants acrobates… Aux yeux de n’importe quel touriste/spectateur l’éléphant semble s’amuser et le moment est unique… mais en réalité ce n’est rien de plus qu’une sorte de supplice auquel l’animal est contraint sous peine de nouvelles maltraitances… Il semble évident qu’il n’y a absolument rien de naturel là dedans ! Avec les promenades sur le dos de l’éléphant, ce sont les touristes eux-mêmes qui torturent l’éléphant du simple fait de grimper dessus. On a vu des photos de brochure avec des nacelles pouvant accueillir jusqu’à 8 personnes sur le dos de l’animal! L’éléphant peut supporter jusqu’à 150 kg sur son dos. Avec la nacelle jusqu’à 100 kg, les touristes ± 140 kg et le mahout ± 60 kg, on se rend vite compte à quel point l’éléphant n’est pas ravi de promener les touristes qui lui lacèrent la colonne vertébrale à longueur de journée. La plupart des touristes n’ont pas conscience du traitement que subissent les éléphants. Si ils étaient informés, jamais ils ne monteraient sur la nacelle. Les elephant rides » se poursuivent en boucle tout au long de la journée. À peine débarqués, ils laissent la place à d’autres touristes qui se jettent déjà dans la nacelle et c’est reparti pour un tour! Les pauvres bêtes sont épuisées et n’ont pas assez de temps pour manger et boire. La plupart du temps, ils n’ont même pas une minute sans avoir des touristes sur le dos. Zone d’embarquement des touristes où les éléphants sont garés ». Hors spectacles et balades, les animaux sont attachés avec une petite chaîne laissant à peine 2 mètres de liberté pour qu’ils ne soient pas dangereux pour les visiteurs. Beaucoup d’entre eux deviennent fous, ont des troubles neurologiques, secouent la tête d’un côté et de l’autre, en attendant d’être libérés ». Certains sont laissés au soleil, sans rien à boire ni manger. Un éléphant doit manger 200 kg de nourriture et boire 200 litres d’eau par jour. Normalement, cela nécessite de 16 à 20 heures par jour. On comprend donc pourquoi cet enchaînement est une vraie torture. Si vous avez un jour l’occasion d’apercevoir des éléphants domestiques, observez-les. Hasard ou pas, tous les éléphants que nous avons croisé portaient des signes de maltraitance récente, des cicatrices, des traces évidentes de mauvaise santé. Certains sont plus abîmés que d’autres et il est extrêmement rare de voir un de ces animaux bien traité. Pour résumer, voici une des nombreuses vidéos montrant le quotidien et la vie des éléphants domestiques âmes sensibles s’abstenir. Mais pourquoi cela existe t-il encore et pourquoi cela est-il autorisé? Du côté des exploitants, ça rapporte un maximum d’argent! Un éléphanteau soumis qui a donc vécu le phajaan vaut entre $15 000 et $20 000. Quand on connaît le niveau de vie moyen en Asie, on comprend pourquoi cette exploitation continue. Le business de l’éléphant représente par définition une énorme part des retombées touristiques un peu partout en Asie et fait donc vivre toute une filière… Ces éléphants ne sont pas vendus seulement en Asie, mais aussi en Occident, dans les zoos et cirques. La demande croissante met en péril l’avenir de l’espèce. Au début du 20ème siècle, on comptait environ 100 000 éléphants en Thaïlande. Aujourd’hui on estime qu’il en reste un peu moins de 5 000 la moitié sont domestiqués. À ce rythme là, la race pourrait disparaitre d’ici 30 ans. Les animaux maltraités se reproduisent moins et un grand nombre d’éléphants sauvages adultes meurent lors des captures de bébés. Dans de nombreux pays d’Asie, les éléphants sauvages sont protégés légalement. Mais cette protection est facilement contournable. Par exemple, en Thaïlande on doit déclarer la possession d’un éléphant domestique à partir de ses 3 ans. C’est absurde puisqu’une personne peut aller dans la nature capturer un jeune éléphant sauvage, lui infliger le rituel du phajaan et aller tout naturellement déclarer l’éléphant comme domestiqué à l’âge de 3 ans. De plus, le commerce d’ivoire et de peau d’éléphants domestiques est souvent légal. L’exploitation de l’animal et sa domestication est donc toujours très intéressante d’un point de vue financier. Du côté du touriste, c’est tout simplement un manque d’information ! Une rapide recherche sur internet nous montre à quel point l’activité est répandue et recherchée par les voyageurs. Mais en partant du principe que chaque touriste a le choix, il peut à son échelle faire un petit pas en faveur de la condition des éléphants… Alors qu’est ce qu’on peut faire ? Ce que vous voulez ! C’est à vous-même qu’il faut poser la question suivante Est-ce que j’ai envie de cautionner cette pratique ? Nous ne publions pas cet article pour donner des leçons, culpabiliser ou dire à qui que ce soit que faire pendant ses vacances… Nous souhaitons juste parler d’une réalité bien cachée du regard des touristes, de façon à ce que chaque personne qui sera alpaguée par un tour operator ou qui irait d’elle-même sache la vérité sur ce genre d’attractions et puisse faire son choix en connaissance de cause. En balade à Chiang Mai ou ailleurs en Thaïlande, Inde, Birmanie, Laos, Cambodge, Inde, Népal, vous trouverez de nombreuses agences qui vous proposeront ces activités merveilleuses »… On vous vendra la carte postale, le package complet, la promesse que vous repartirez avec ce que vous êtes venu chercher une demi-journée sur le dos d’un éléphant à remplir la carte-mémoire de votre appareil pour faire un album photo à afficher sur Facebook pour impressionner vos friends » restés dans la grisaille française… et contribuer sans le savoir à la torture atroce de ces animaux magnifiques et remarquablement sensibles et intelligents. Si vous souhaitez absolument rencontrer des éléphants il y a plusieurs solutions plus respectueuses de l’animal Voir des éléphants sauvages à distance accompagné d’un guide dans un parc national comme Khao Yai en Thaïlande ou à Chitwan au Népal safari à pied ou en 4×4. Aller dans un centre de recueil d’animaux comme Elephant Nature Park, Boon Lott’s Elephant Sanctuary ou Friends of the Asian Elephant, où vous pouvez côtoyer ces gros mammifères sans leurs causer de tort. C’est en grande partie à cause des touristes que ce business fonctionne, il revient donc aux touristes de prendre les bonnes décisions. L’avenir, le bien-être et surtout la survie de milliers d’éléphants sont en jeu. Si la demande baisse, l’offre s’adaptera en baissant aussi et pourquoi pas, à terme, disparaitre? Des programmes sérieux de réintroduction d’éléphants domestiques dans leurs milieu naturel existent et fonctionnent très bien, les animaux retrouvent un comportement sauvage et naturel. Pour finir, ce n’est pas notre petit article de défenseurs des animaux du dimanche qui va changer les choses et faire abolir ces pratiques atroces… ce sont les humains eux-mêmes ! Donc, si tonton Robert ou votre collègue du service comptabilité vous dit qu’il part en vacances en Asie, n’hésitez pas à lui faire part de cette information, peut-être réfléchira-t-il à deux fois devant la brochure d’une de ces agences et vous aussi aurez participé à empêcher que ce business prenne encore de l’ampleur. N’hésitez pas à en parler autour de vous de façon à alerter les consciences. À RETENIR – Un éléphant domestique a forcement été et continue à être maltraité – Tout ce que l’éléphant fera pour le touriste n’est pas naturel porter des rondins de bois, faire du football, peindre avec sa trompe dont il a besoin pour respirer… – Renseignez vous au mieux sur les centres qui exploitent les éléphants qui font souvent de la fausse publicité éthique. – Si vous souhaitez quand même participer à ça, ne prenez pas les offres premiers prix. L’entretien d’un éléphant coûte cher, si les prix sont bas c’est que l’animal est surexploité ou que son entretien laisse à désirer. Quelques liens et sources pour en savoir plus – Plusieurs vidéos sur le sujet – Un article complet – Un article du National Geographic – Un article sur la question de l’éléphant au cirque – Un article dans The Independent – Une pétition avec explications – Une seconde pétition contre le phajaan – Photos National Geographic sur le phajaan – Un article sur le traumatisme crée par le phajaan – Un article sur l’impact des promenades à éléphants – Un article sur le massacre des éléphants à cause de l’industrie du tourisme – Surexploitation de la faune thaïlandaise à cause du tourisme – La vérité sur les éléphants peintres – Une vidéo sur la réintroduction des éléphants domestiques en milieu sauvage – Une association qui récupère les éléphants maltraités – Un article sur Bangkokpost sur la capture d’éléphants sauvages – Le documentaire how I became an elephant » sur une jeune qui cherche à sauver les éléphants d’Asie – Comment sont traités les animaux dans les zoos – Le problème de la capture d’éléphants en Inde – La bande-annonce du film an elephant never fogets » – Un article pouquoi je regrette d’avoir fait de l’éléphant en Thaïlande » – Le film Circle »Retourau blog de paroles-disney. 1 article taggé La marche des éléphants. Rechercher tous les articles taggés La marche des éléphants . La marche des éléphants - Dumbo. Ajouter cette vidéo à mon blog C'est eux ! C'est eux ! Ils viennent à la queue leu leu Rataplan voici des éléphants Ça y est, c'est fait Oui, cette fois c'est la guerre C'est eux ! province de Nakhon Ratchasima Il est 19 h 30 en cette soirée humide d’avril et la danse en ligne commence. Sur scène, des femmes habillées en cow-girls se balancent au rythme de la musique, chantonnant les paroles à mesure qu’elles avancent et reculent à l’unisson. Au moment où elles retournent s’asseoir, j’entends des chevaux hennir au loin. Un groupe de cavaliers en chapeau et veste de daim passent au galop sur leurs montures noires et blanches. J’observe la scène, fasciné, au milieu de clients portant des cravates lacets. C’est ma première soirée au Pensuk Great Western Resort, un complexe de vacances d’une quinzaine d’hectares situé au cœur de l’Asie du Sud-Est. Les “cow-girls” sont de gracieuses Thaïlandaises et les “cow-boys”, de frêles et agiles Thaïlandais. S’approchant de la scène, les hommes jouent leur version d’une bataille rangée de western, feignant de cogner comme des ivrognes sur leurs copains avant de se gratifier mutuellement d’un wai, courbette respectueuse effectuée les mains jointes. Au lieu de s’achever par une fusillade, la rixe se finit à la manière consensuelle thaïe tout le monde danse sur la scène, cow-girls et cow-boys, femmes de la haute société thaïe et touristes étrangers. “Construire ici notre complexe de loisirs nous a paru évident”, m’expliquent le lendemain les directeurs du Pensuk, alors que j’essaie de comprendre comment le Texas s’est retrouvé en pleine campagne thaïlandaise. “Car c’est ici qu’il y a des cow-boys.” Les habitants du nord-est de la Thaïlande, grande région d’élevage bovin du royaume, sont depuis longtemps fans de l’Ouest sauvage. Lors de la guerre du Vietnam, les GI cantonnés en Thaïlande où les Etats-Unis avaient installé d’immenses bases aériennes [elles ont compté jusqu’à 50 000 hommes en 1969] ont apporté dans la région leurs photos de Clint Eastwood, leurs albums d’Ennio Morricone et leur goût pour les steaks et les hamburgers. La culture cow-boy a ainsi pris racine. Pour les habitants de la région, les champs de maïs brûlés par le soleil du Nord-Est rappellent les plaines et les mesas qui forment le décor typique des westerns, et leur musique traditionnelle – cordes grinçantes et complaintes mélancoliques – ne détonnerait pas dans un bar de Tucson [Arizona]. Les habitants du Nord-Est se reconnaissent aisément dans l’esprit indépendant des cow-boys – la région a tenté de faire sécession et était, il y a quelques décennies encore, un foyer d’insurrection. Aussi, depuis une dizaine d’années, des entrepreneurs thaïs enrichis par le développement économique du pays ont ouvert un peu partout dans la région des ranches-hôtels et autres reconstitutions de western. Yuttana Pensuk, un homme d’affaires prospère, a ouvert son ranch en 1995 par amour de l’Ouest américain, avant de le transformer en entreprise commerciale. Il accueille désormais chaque année des centaines de clients, dont beaucoup d’étrangers. J’avais déjà entendu parler de Pensuk à l’époque où je vivais à Bangkok. Profitant d’une récente visite dans la capitale, j’ai décidé d’aller voir ce qu’il en était. Une fois sortis de la ville, nous laissons rapidement, mon amie et moi, les centres commerciaux derrière nous, pour rouler à travers un paysage désert de garrigue ponctuée de plateaux et de falaises calcaires en dents de scie. Au loin, parfois, quelques rizières en terrasses pareilles à d’énormes gâteaux de mariage. A deux heures de route de Bangkok, bars de style western, restaurants de grillades et étals de fruits frais et de maïs doux se succèdent le long de la route. Nous nous engageons dans une route secondaire bordée de petits élevages de bovins et de vaches laitières. Des cow-boys au visage buriné, les yeux perpétuellement plissés et mâchant du bétel au lieu de tabac conduisent leurs troupeaux à travers routes et pâturages. De temps à autre, le spectacle incongru d’une pagode bouddhiste surgit à l’horizon, ses toits pointus couverts de morceaux de verre coloré scintillant tels des joyaux sous le soleil de la mi-journée. Il s’agit là pratiquement du seul signe visible nous rappelant que nous nous trouvons en Extrême-Orient et non dans l’Ouest sauvage. Les touristes thaïlandais aiment à suivre ces routes, allant d’une exploitation agricole à l’autre pour y goûter yaourts et lait frais, faire une promenade à cheval ou passer la nuit dans une chambre d’hôtes. La région est renommée pour son hospitalité. Partout où nous faisons halte, il est aisé d’engager la conversation. Sur le conseil d’amis, nous nous rendons à la ferme Yana, qui vend du lait de chèvre mais aussi un large éventail de produits dérivés du fromage, de la crème glacée et même du shampooing ainsi que des fruits bio – papayes et melons charnus coupés en gros morceaux, si sucrés qu’ils vous laissent un goût de bonbon. Une curieuse version country-thaïe de John Lennon Puis nous quittons de nouveau la route principale et prenons un chemin bordé de boutiques et de bars de style western. Au Texas Saloon, nous nous installons dans une réplique de chariot couvert et écoutons la conversation de trois Américains attablés à côté de nous, en attendant notre repas – une soupe épicée tom yam et des hamburgers relevés de fines herbes locales. Puis nous nous risquons, à deux pas de là, chez Buffalo Bill’s – le plus gros distributeur de produits western en Thaïlande. De fait, on y trouve paniers-repas style cow-boy des années 1950, têtes de bison à longs poils et derniers numéros de Western Horseman [magazine équestre américain publié depuis 1936]. “J’adore le mode de vie décontracté de l’Ouest américain”, nous confie l’une des propriétaires, une femme prénommée Ing. “C’est la liberté, et le Nord-Est [thaïlandais] est pareil.” Ing, qui dirige le magasin avec son mari, ne vit que pour se rendre chaque année à Denver, dans le Colorado, à un rassemblement cow-boy. Nous débarquons au Pensuk en fin d’après-midi. La grande rue, bordée de saloons des deux côtés, semble tout droit sortie d’un plateau de tournage pour westerns-spaghettis. Dans notre chambre, nichée derrière une fausse façade de boutique – les chambres de l’hôtel sont aménagées en répliques de saloons, de tipis et même de cellules de prison –, toutes les surfaces ou presque sont couvertes de reproductions murales kaléidoscopiques de mesas aux couleurs psychédéliques et aux formes étranges. On dirait un mélange de Robert Crumb et de Georgia O’Keeffe [deux artistes américains, le premier connu pour ses bandes dessinées critiques, voire subversives, la seconde pour ses paysages synthétisant abstraction et figuration]. Même la salle de bains est dotée d’une touche western déconcertante sur le siège des WC, le dessin d’une tête de cheval ne me quitte pas des yeux. Je passe une heure ou deux à flâner, traversant des vallons herbeux et des terrains arides parsemés de cocotiers, de fougères tropicales géantes et de buissons isolés. Des chevaux se blottissent à l’ombre des cocotiers, cherchant à échapper à la chaleur accablante. Des enfants courent autour d’un tipi en poussant des cris, tandis que leurs parents examinent l’intérieur et prennent des photos. Des clients s’essaient au tir à l’arc, des cuisiniers font cuire à la broche un cochon entier. Des musiciens en chapeau de cow-boy et en jupe de flanelle jouent une curieuse version country-thaïe d’Imagine. Un paon solitaire se pavane dans un coin, exhibant sa roue, tandis que, dans un champ, un employé mène à un trot modeste un cheval portant sur son dos un garçonnet coiffé d’un 10 gallon hat haut chapeau. Le Pensuk loue en effet aux visiteurs des couvre-chefs de style western. Tôt le lendemain, la lumière rose du soleil me réveille. Alors que les autres clients dorment encore, je marche jusqu’à la limite de la propriété. Dans les champs voisins, je découvre des sanctuaires décrépits au pied desquels s’amoncellent des offrandes de fruits. J’avais presque oublié que j’étais dans une région profondément bouddhiste. L’image de temples récemment visités me revient. Dans certaines parties de l’Asie du Sud-Est, certains monuments bouddhistes ont été restaurés à la Disney. Mais pas dans le nord-est de la Thaïlande. Comme les paysages rudes et les traits creusés des cow-boys, les ruines sont patinées par le temps. Leurs pierres grossièrement taillées et blanchies au soleil sont polies par les moussons et les pas des moines des siècles passés. Une fois mon amie levée, nous nous attablons pour un petit-déjeuner à la mode du Pensuk – une orgie de viande –, puis nous nous dirigeons vers Chokchai, situé non loin de là. S’étendant sur plus de 3 000 hectares de prairies naturelles et de champs de tournesols, Chokchai est le plus grand élevage laitier d’Asie du Sud-Est. Nous optons pour une visite complète des lieux, qui commence avec un vieux film en noir et blanc du début des années 1960 décrivant le rassemblement des troupeaux. Une guide en jeans et chemise à carreaux nous conduit ensuite de la station de traite jusqu’à un enclos, où elle se lance dans la description détaillée d’une insémination artificielle. Nous finissons par la visite des étables, où des ouvriers agricoles déploient leurs talents pour la capture de veaux au lasso, le marquage au fer et l’équitation. “On peut observer le mode de vie cow-boy partout en Thaïlande”, m’assure Choak Bulakul, qui dirige la société Chokchai. “Nous le rendons accessible à tous.” De fait, une semaine plus tard, de retour à Bangkok, je remarque partout des signes de ce “mode de vie cow-boy”. De jeunes loups armés de leur téléphone portable engloutissent des portions de viande gargantuesques dans des grils Chokchai. Les cinémas projettent un western gay version thaïe parodiant Brokeback Mountain. Ici et là, au pied de tours, des bars western accueillent des crooners chantant une ode à la gloire de leurs bien-aimées – et de leurs buffles d’eau. Un soir, j’entre au Tawan Daeng, un bar cow-boy dans la banlieue nord de la capitale. De jeunes gens en pantalon tape-à-l’œil et en robe moulante sont installés à de longues tables enserrant la piste de danse et descendent de colossales quantités de whisky bon marché. Les murs sont tapissés de portraits des plus grands chanteurs de country, dont certains, à l’image de leurs homologues américains, sont morts tragiquement jeunes. Un groupe de dix musiciens entre en scène, hurlant du mor lam, de la country électrique thaïe aux changements de tonalité surprenants. Flanqué de danseuses en tenue de pom-pom girls américaines, le chanteur se penche et entonne une interminable ballade sur l’élue de son cœur qui, dans la plus pure tradition country-western, l’a quitté pour un autre. Les couples envahissent la piste, mêlant quadrilles américains et danses lentes traditionnelles thaïes. La chanson se conclut par un solo d’harmonica plaintif. Pendant que le chanteur s’empare à nouveau du micro, les serveurs remplissent une fois de plus les verres de whisky. BLAGUESCOURTES - 1. Deux types marchent côtes à côtes, l'un dit à l'autre : "Est-ce que je peux marcher au milieu ?" Deux types en voiture s'arrêtent à un feu rouge. Le passager dit au conducteur: c'est vert. Pas de réponse. Le passager répète: c'est vert. Toujours pas de réponse. Le passager insiste: je te dis que c'est vert.
A l’attention des enfants et des équipes de la part de M. Henri Villeneuve, membre de notre Conseil d’administration. Henri voisine d’année en année non loin de chez Shila et lui a parlé de vous Shila est très intéressée et souhaite converser avec vous, malgré sa timidité, tant elle vous apprécie d’ores et déjà selon les dires élogieux d’Henri. Etes-vous d’accord pour dialoguer avec cette créature de plusieurs tonnes ? Henri et Emmanuel, directeur adjoint aux affaires culturelles de notre association, seront vos porte-parole. Shila vous répondra sans fautes. Chers enfants, J’espère que vous allez bien ! Moi, j’ai un peu mal au ventre. Je pense que c’est parce que je mange trop et je ne marche pas beaucoup avec le confinement… Depuis 2003, les propriétaires des éléphants, comme moi, sont obligés de nous envoyer chez le vétérinaire ou chez le médecin ayurvédique quand nous sommes malades. Savez-vous ce qu’est un vétérinaire ? Je suis sure que oui… Les vétérinaires soignent les animaux malades. Avez-vous entendu parler de l’ayurveda ? Le docteur Varsha, un voisin de mon amie Jis, est un médecin ayurvédique et m’a tout expliqué. Le mot ayuveda » vient de Ayu » qui veut dire vie » et veda » qui signifie connaissance ». L’ayurveda est donc la science ou la connaissance de la vie. On y trouve toutes les informations pour améliorer sa santé et se protéger des maladies. L’ayurveda est considéré comme la plus ancienne médecine en Inde. On dit même qu’elle serait née en Inde il y a plus de 5000 ans ! L’ayurveda a été créée par le célèbre Seigneur Brahma, le dieu de la création dans la religion hindou. Le Seigneur Brahma a transmis tout ce qu’il savait aux jumeaux Prajapati et Aswinikumaras, les médecins des dieux. Ashtangahridaya, Charakasamhitha, Susruthasamhitha sont des textes importants dans cette médecine traditionnelle. Le célèbre sage Palakapya a écrit Hastyayurveda, un livre qui explique comment soigner les éléphants. Il y a aussi Neelakanta Moosath qui a écrit Mathangaleela, un texte écrit dans la langue indienne sanskrit » qui explique comment guérir un éléphant. Profitez bien de cette journée, et n’oubliez pas de vous protéger du virus quand vous sortez ! Bisous à tous, A demain, Shila
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