Les médecins doivent de plus en plus faire face aux rendez-vous manqués. Le patient ne prévient pas qu’il ne se présentera pas à la consultation. Oubli, empêchement de dernière minute, réservations multiples, manque d’éducation, les raisons sont nombreuses. Il n’empêche, cela peut créer de vrais problèmes, surtout quand les agendas sont très chargés. Code de déontologie L’article 77 du Code de déontologie de l’ordre des médecins permet de demander une indemnisation. De plus en plus d’hôpitaux et de cabinets affichent l’avertissement bien en évidence. " Tout rendez-vous doit être annulé au moins 24 heures à l’avance. Une indemnité de 15 euros sera réclamée en cas de non présentation ". Il s’agit d’une mesure dissuasive que les hôpitaux appliquent plus vite que les cabinets privés. Hélène Binet est dermatologue en privé et chef de service à l’hôpital d’Ixelles. " A ma consultation privée, sur 20 patients, 1 seul ne se présente pas. A l’hôpital, 4 patients sur 20 ne préviennent pas ". Trop de délai d’attente Cette attitude pénalise surtout les autres patients, en attente d’une consultation. Les délais pour obtenir un rendez-vous peuvent prendre parfois plusieurs mois. Par dépit, le malade s’adresse alors à plusieurs thérapeutes en même temps. Il se rend chez le premier disponible et oublie d’annuler les autres rendez-vous. Pour Marc Dooms, président de l’Ordre des médecins pour Bruxelles et le Brabant wallon, ce phénomène ne se limite pas aux médecins " Les gens veulent tout et tout de suite, ils se comportent comme ça chez le médecin, chez le coiffeur, au restaurant… " Une indemnité qui se veut dissuasive Les médecins ne sont pas les seuls impactés. Les kinésithérapeutes y sont aussi souvent confrontés. Un patient qui ne vient pas peut vraiment chambouler la journée. C’est le cas de Didier Leva, président de l’Union des kinésithérapeutes francophones. " Je connais ma clientèle et quand je sais que les patients sont distraits, j’essaie de les mettre en fin de journée. S’ils ne viennent pas, je peux partir plus tôt ", explique le kiné. Il avoue avoir placé un panneau indiquant qu’il peut réclamer une indemnité, mais dans les faits, il ne l’applique pas. Car réclamer et saisir la justice pour quelques dizaines d’euros ne vaut pas toujours la peine. Un sms comme piqure de rappel De plus en plus de services envoient un sms 3 jours avant le rendez-vous pour rappeler au client le nom du médecin et l’heure de la consultation. C’est une bonne solution pour les distraits et cela semble fonctionner. A l’hôpital Erasme, cette technique a permis de diminuer de 13 à 7 % les non présentations de patients.